A propos d’une démocratie - Essais ou pensées

Un drapeau palestinien 🇵🇸

Elle a largué ses bombes jours et nuits.
Des tracts sont tombés du ciel pour nous demander de partir vers le Sud.
Nous avons pris la route vers le Sud sous le crachat des bombes.
Elle nous a demandé de choisir entre la mort et la mort.

Elle nous a privés d’eau, de gaz et d’électricité. 
Elle a rempli notre ciel de drones bruyants.
Nous étions les jouets de ses jeux vidéo.

Elle a déclaré à l’humanité : « Je suis la seule démocratie du Proche-Orient. »
Elle a affirmé : « Mon armée est la plus morale du monde. » 
Elle a multiplié les mots qui prennent aux tripes : « Pogrom, antisémitisme, islamisme, terrorisme, exécution de bébés, viols de femmes, guerre de civilisations. » 

Elle a désigné du doigt le Mal et le Bien. 
Des hommes qui la représentent à l’ONU ont accroché une étoile jaune à leur poitrine enjoignant toutes les nations du monde à garder le silence.

Nous n’avancions nulle part.
La nuit ne se terminait pas.
Nous avions faim.

Nos enfants, nos vieux, nos mères, nos pères, nos sœurs et nos frères tombaient à chaque minute. 
Nous perdions nos maisons, nos biens, nos champs nos rues, nos routes, pulvérisés en quelques secondes. 

La nuit était interminable.
Nous n’avions pour espoir que la puissance de notre drapeau.
Palestine vivra, Palestine vaincra.

Vos médias n’ont pas su nous désigner. 
Nous sommes les innommables.
Les invisibles.
Les Indicibles.
Au mieux : votre cas de conscience du moment.

Nous ne sommes pas effacés. 
Nous ne sommes pas oubliés. 
Nous sommes niés, dilués dans la vertu de la seule démocratie du Proche-Orient.